Intro – Une légitime épuration ?

Intro – Une légitime épuration ?

La Libération s’accompagne d’un climat de liesse populaire mais fait également ressortir le ressentiment accumulé pendant l’Occupation.

La volonté de châtier les collaborateurs entraîne l’apparition de différentes formes d’épuration : d’abord, une épuration dite « sauvage », hors des cadres légaux, puis une épuration légale, supervisée par le comité départemental de Libération (CDL).
L’épuration sauvage dure de juin à novembre 1944 et répond à un besoin de se rendre justice soi-même. Des miliciens et des collaborateurs sont jugés et exécutés par des tribunaux clandestins. Les femmes sont aussi visées : certaines sont battues, tondues et exhibées en place publique.

Dès mars 1944, le Conseil National de la Résistance (CNR) a prévu la mise en place d’une épuration judiciaire afin de maintenir l’ordre et d’éviter la guerre civile. Elle touche plusieurs domaines : politique (renouvellement des cadres dirigeants), administratif (remplacement des agents notamment dans les domaines judiciaire et policier), professionnel (épuration dans les entreprises privées). Le comité départemental de Libération (CDL) est chargé de son application.

Lors de ces procès, différentes condamnations administratives ou judiciaires sont prononcées. Parmi les plus légères, le blâme, la rétrogradation, l’interdiction d’exercer ; parmi les plus lourdes, la dégradation nationale (privation des droits civiques, civils et politiques), les travaux forcés et la peine de mort.
Dans la Drôme, on comptabilise environ 558 jugements dont certains par contumace. Plus du tiers sont des dégradations nationales. Les condamnations à mort et aux travaux forcés restent minoritaires. Mais l’épuration est fortement critiquée par la population qui la juge trop lente.

La commission d’épuration s’adresse à la population de Beaumont-lès-Valence pour l’inciter à venir dénoncer les collaborateurs et les auteurs du marché noir, octobre 1944.
© AD Drôme