Bien que non comparable à celui du nord-ouest ou de l’est de la France, le bilan des destructions liées aux bombardements, mais aussi aux pillages, est conséquent dans la Drôme, tant en vies humaines qu’en dommages matériels. Certains ont tout perdu, biens et logement.

Un quartier de Saoû après les bombardements allemands du 30 juin 1944.
Dans la commune, 15 maisons sont totalement anéanties, 5 rendues inhabitables et plus de 100 endommagées.
Début 1945, un premier recensement totalise 162 communes sinistrées, 1 086 immeubles complètement détruits, 4 877 inhabitables et 19 953 personnes sinistrées, ce qui représente 4 379 familles.


Lourd bilan matériel pour la seule journée du 15 août 1944 à Valence : 60 immeubles détruits, 120 rendus inhabitables et 300 endommagés



Valence, place Charles Huguenel et rue Farnerie
© AD Drôme
Si les premières actions s’engagent très vite, avec le déblaiement rapide des voies publiques, la priorité est ensuite de remettre en état le maximum de bâtiments à peu de frais. Même si certains sinistrés ont trouvé à se reloger dans des localités environnantes, la crise du logement devient vite une réalité. Des baraquements provisoires sont édifiés avant l’arrivée de l’hiver dans les localités les plus atteintes. Diverses mesures sont prises, dont la réquisition de logements vacants en octobre 1945.
S’ajoutent à ces destructions celles de nombre d’infrastructures (ouvrages d’art, routes…). Ainsi, la reconstruction devient vite la clef de voûte de la reprise de la vie économique pour relancer les usines, l’emploi et la consommation. Un « ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme » (MRU) est spécialement créé en 1944 afin de répondre à toutes les demandes de la population et des industriels. Il exerce trois missions principales : reconstruire, réparer et dédommager. En outre, avec la loi du 28 octobre 1946 sur les dommages de guerre, l’État prend en charge l’indemnisation des victimes et lance des plans de travaux de reconstruction, confiés à des architectes locaux comme Maurice Biny ou Pierre Karcher. Dans la Drôme, on peut considérer que la reconstruction prend réellement fin dans les années 1970.
