Nombreuses sont les familles à sortir meurtries du conflit du fait de l’absence d’un père, de la mort d’un parent ou même d’un enfant. Pour beaucoup d’entre elles, le retour à la paix s’inscrit dans la douleur et la précarité. Malgré le manque de moyens, l’aide s’organise pour retrouver un semblant de vie normale.
Déjà initiées sous Vichy, les aides à la famille sont multiples et les appels à la générosité publique, tant en faveur des enfants et des mères que des vieillards, remplissent quotidiennement les pages des journaux. Des parrainages d’enfants, apportant aide matérielle ou hébergement, sont également organisés depuis d’autres départements ou même de l’étranger. Les premiers jugements d’adoption par la Nation, dont peuvent bénéficier les orphelins, sont rendus dès 1944.
Par ailleurs, rien n’est encore réglé à la sortie de la guerre pour les familles du Var ou d’Alsace-Lorraine qui ont fui leur région pour se réfugier dans la Drôme.
Dans le même temps, il faut organiser le retour des Drômois déplacés pour diverses raisons.
Le 18 avril 1945 est créé le comité départemental de l’accueil des prisonniers et déportés, dont le siège se situe à l’Hôtel de Lyon, à Valence. Dans ses murs est installé un centre d’accueil d’une capacité supérieure à 200 personnes. Les rapatriés y reçoivent des informations sur les formalités liées à leur retour : démobilisation, distribution de cartes… Ils y subissent des examens médicaux ainsi qu’un filtrage. Les premiers visent à éviter la propagation de maladies comme la dysenterie, repérée chez certains prisonniers. Le second sert à repérer miliciens et travailleurs partis volontairement en Allemagne. D’autres centres sont établis à Saint-Rambertd’Albon, Saint-Vallier, Tain-l’Hermitage, Livron, Montélimar et Pierrelatte.
Même si l’État participe à hauteur de 38 francs par jour et par rapatrié, le comité d’accueil est financé principalement par la générosité publique, grâce à l’organisation de bals ou de quêtes.
